H
Holly Earl-McCubbin


Récipiendaire : mars 2016

Si Holly Earl-McCubbin avait un vœu à faire, ce serait que la formation en travail social tienne compte des traumatismes et offrir une formation plus spécialisée dans ce domaine à celles et ceux qui veulent devenir cliniciens. Holly Earl-McCubbin, MSS, TSI, est une thérapeute en santé mentale au Programme de santé mentale et de toxicomanies de Chatham-Kent et aux Services à la famille de Kent. Elle est conseillère agréée en traumatismes et thérapeute en intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires (EMDR) et elle a terminé une formation en psychothérapie des troubles dissociatifs. Pendant toute sa carrière, Holly a joué un rôle de chef de file en faisant la promotion de la thérapie tenant compte des traumatismes et des services aux populations vulnérables. L'ATTSO lui rend hommage à titre de leader inspirante au cours de la Semaine du travail social, célébrée du 7 au 13 mars 2016 et qui a pour thème : « Les travailleuses/travailleurs sociaux : Trouver solution à vos problèmes »

Holly est une professionnelle du travail social tenue en grande estime. Dr. Chandrasena (chef de psychiatrie) et Mme Paula Reaume‐Zimmer (directrice de programmes des Services intégrés de santé mentale et de toxicomanies) pour l'Alliance Santé Chatham-Kent et l'Association canadienne pour la santé mentale décrivent Holly comme un modèle de comportement, une défenseure de cause, et une clinicienne de santé mentale estimée spécialisée en traumatismes. En plus de gérer des cas complexes de patients, Holly a été à la tête du développement d'initiatives visant à faire progresser les soins tenant compte des traumatismes et a prôné l'évaluation et l'inclusion d'interventions tenant compte des traumatismes comme pratique standard dans le domaine des services de santé mentale et de toxicomanies ainsi que l'introduction de la thérapie comportementale dialectique et de l'EMDR. Brad Davis, directeur général des Services à la famille de Kent, déclare que Holly est l'une des travailleuses sociales les plus respectées de la région Chatham‐Kent et qu'elle fournit une thérapie précieuse aux survivants les plus vulnérables d'exploitation sexuelle pendant l'enfance en leur fournissant des soins excellents et réguliers. 

Holly est présidente du comité des soins tenant compte des traumatismes à la Clinique de santé mentale et elle donne des séminaires de sensibilisation aux professionnels de Chatham‐Kent et de Sarnia. Elle apporte également son expertise au conseil des Premiers intervenants en situation d'urgence dans la collectivité en élaborant des approches innovatrices pour faire face aux problèmes d'amassement compulsif et en collaborant à la planification lorsque les clients font face à des situations complexes. 

Le rôle des travailleuses et travailleurs sociaux en tant qu'animateurs a toujours été très important pour Holly : « avec la "perspective de la personne dans le contexte", nous sommes capables de reconnaître la variété de facteurs qui contribuent aux problèmes. Nous aidons les clients à reconnaître leurs points forts et à en tirer parti, ainsi qu'à accroître leur répertoire pour mieux s'attaquer à leurs problèmes. Et en envisageant un système comme un client, en essayant de comprendre les défis auxquels font face les gens dans ce système et en leur apportant notre appui et notre sensibilisation, nous pouvons encourager le changement. » 

Holly a fait remarquer que, pendant toute sa carrière de travailleuse sociale, le commun dénominateur a été de travailler en collaboration avec les particuliers, les couples, les comités ou programmes afin d'identifier et de régler les questions en se fondant sur les caractéristiques et les points forts des particuliers et des systèmes concernés : « Pour cela, il faut constamment tirer des leçons des gens et de leurs expériences et de leurs façons uniques de penser. » 

Pour Holly, l'individualisation et l'autodétermination des clients ont été des valeurs du travail social particulièrement importantes pour le travail avec les traumatismes : « Très souvent les personnes ayant subi des traumatismes sont ignorées et réduites au silence de diverses manières et il arrive souvent qu'elles soient re-traumatisées par inadvertance. Les compétences essentielles en entrevue, en particulier l'écoute, la chaleur humaine, l'empathie et l'authenticité sont essentielles au développement d'une alliance thérapeutique au fils des ans avec les gens - qui ont appris au cours de leur expérience à être méfiants - et cela les aide à retrouver la capacité de s'exprimer. » 

Adepte de l'éducation permanente, Holly pense qu'il est essentiel de maintenir sa compétence car les traumatismes peuvent toucher les gens de manières complexes, sur de nombreux plans : « Le travail avec les traumatismes est fondamentalement difficile et, s'il est mal fait, cela peut avoir des répercussions négatives potentiellement importantes pour les gens. Il est important d'essayer d'être à jour car de nouvelles informations ne cessent de faire surface, ce qui pourrait nous aider à mieux comprendre nos clients et à travailler plus efficacement avec eux. Cependant, ni les compétences en établissement de relations ni les bases de connaissances ne sont à elles seules suffisantes - c'est grâce à l'interaction des deux que l'on peut mettre au point un traitement qui puisse s'adapter à un particulier ou à un groupe de personnes. » 

Selon Holly, le travail avec les traumatismes comporte de nombreux défis : la complexité des cas, une mauvaise concordance entre les besoins des clients et les ressources disponibles (à la fois en termes de financement et de personnel); les difficultés à rester à jour avec la recherche et les méthodes de traitement; et la possibilité de connaître l'usure de compassion/le traumatisme transmis par personne interposée. Elle a déclaré : « Ce qui a aidé c'est la persistance à profiter des occasions pour accroître la sensibilisation aux traumatismes et c'est le soutien obtenu auprès de la direction pour mettre au point une perspective tenant compte des traumatismes. Au travail, les risques de l'usure de compassion et du traumatisme transmis par personne interposée ont diminué grâce au soutien et aux occasions de faire le bilan. En dehors du travail, ce qui aide c'est d'avoir une variété d'intérêts positifs et énergisants et de connexions avec les gens - et si possible d'avoir beaucoup de plaisir! » 

Pour Holly, le plus grand succès qu'elle a tiré de son travail a été d'aider les survivants de traumatismes à aller de l'avant dans leur vie, à découvrir des habiletés et des talents dont ils n'avaient pas conscience, à se sentir plus forts et mieux dans leur peau : « et cela a été une satisfaction pour moi d'observer cette sensibilisation accrue au sein du système de santé mentale et le début d'un effet de ricochet qui s'étend à d'autres domaines. » 

L'apprentissage de l'EMDR a été un important élément qui a contribué à alimenter la passion de Holly : « à la fois parce que c'est valorisant de s'en servir avec les clients (appropriés) et parce que les retraites de formation sont revitalisantes en raison des connexions avec des thérapeutes qui partagent vos idées. De plus, la meilleure chose dans mon travail c'est que les gens sont tous uniques - il existe toujours un niveau de défi et il y a toujours quelque chose à apprendre. » 

Tout au long de sa carrière, Holly a défendu activement les droits des travailleuses et travailleurs sociaux. L'une des fois où elle a entrepris avec le plus de vigueur une action de sensibilisation professionnelle a été au moment de l'adoption de laLoi sur les psychothérapeutes. Holly a mobilisé les travailleuses et travailleurs sociaux et les professionnels de la santé locaux pour qu'ils prennent des mesures et participent à une campagne de rédaction de lettres au député provincial et à l'Assemblée de l'Ontario pour veiller à ce que les travailleuses et travailleurs sociaux soient reconnus et inclus dans la loi. 

Holly Earl-McCubbin est une leader inspirante dans le milieu du travail social - avant-gardiste, attachante, tenace. Pendant la Semaine du travail social, qui a lieu du 7 au 13 mars 2016, et pendant toute l'année, prenez le temps de rendre hommage aux travailleuses et travailleurs sociaux qui font changer les choses.