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Karen Nelson

Récipiendaire : mars 2013  

Dès l'instant où vous vous trouvez pour la première fois en sa présence, il est clair que Karen Nelson est un leader en travail social, dynamique et enthousiaste : « Je me sens galvanisée par le travail extraordinaire qu'accomplit mon personnel et je suis motivée pour créer le meilleur endroit qui soit pour que ces personnes puissent exercer et s'épanouir en tant que travailleuses et travailleurs sociaux. » Karen Nelson, MSS, TSI, MBA, est chef du travail social à l'Hôpital d'Ottawa, où elle est également directrice des Soins spirituels et directrice clinique des Soins de transition. Elle est par ailleurs professeure auxiliaire de recherche à l'École de travail social de l'Université Carleton. L'ATTSO la met en vedette à titre de leader inspirant pendant la Semaine du travail social, que l'on célèbre du 4 au 10 mars 2013 et qui a pour thème « Redonner l'espoir : le pouvoir du travail social ».  

Karen fait remarquer qu'il est important de se rendre compte que c'est le milieu social qui explique certaines des principales raisons pour lesquelles les patients et leur famille n'arrivent pas à atteindre des résultats optimums en matière de santé. Elle souligne que « même si d'innombrables travaux de recherche indiquent que ce sont souvent les déterminants sociaux qui influent sur les résultats des soins de santé, néanmoins les personnalités politiques, les législateurs et les bureaucrates contestent la notion que les travailleuses et travailleurs sociaux sont la profession clé pour se pencher sur ces questions. Si ce n'était pas le cas, cela changerait la donne pour le travail social! » 

Karen est convaincue que le concept de Déterminants sociaux de la santé (DSS) démontre pourquoi les travailleuses et travailleurs sociaux doivent jouer un rôle majeur au sein des soins de santé : « Cela donne de la légitimité à ce que nous faisons du fait que la recherche valide cette notion et souligne la complémentarité entre les besoins non médicaux des patients et les compétences et connaissances des travailleuses et travailleurs sociaux. Les DSS servent de fondement à nos évaluations, de cadre à nos observations et de motifs à nos interventions. » Elle ajoute : « Il a été intéressant de voir d'autres disciplines identifier l'importance des DSS récemment. Malheureusement, de nombreuses autres disciplines ne voient pas le lien immédiat entre les DSS et les fonctions des travailleuses et travailleurs sociaux. Il est de notre devoir de faire connaître ce lien aux membres de notre équipe interprofessionnelle ainsi qu'aux bailleurs de fonds et administrateurs des soins de santé. » En dispensant des cours de travail social dans les soins de santé, à la fois en Alberta et en Ontario, Karen a été frappée de voir combien la théorie et la recherche en travail social soutenaient la pratique avec laquelle elle est si familière. Elle ajoute : « Être capable de lier la théorie à la pratique est l'une des choses que les étudiants apprécient le plus au sujet du cours. » 

Karen a fait appel à un certain nombre de valeurs du travail social au cours de sa carrière : « Notre aptitude à rester concentrés sur la personne et à toujours respecter le droit de celle-ci à prendre ses propres décisions, c'est quelque chose qui distingue les travailleuses et travailleurs sociaux des autres professions. Notre aptitude à soutenir l'autonomie de nos clients et notre ténacité à prendre leur défense en leur nom sont des caractéristiques qui nous sont propres. Les valeurs de justice et d'équité sont très importantes pour moi. L'adoption de ces valeurs peut nous coûter cher, car cela peut exiger des prises de position qui sont différentes de celles des autres membres de notre équipe de soins. » 

En passant sa carrière en revue, Karen nous rappelle que nous nous heurtons tous à des défis et des obstacles et que la clé est de savoir comment les relever et les surmonter : « Alors que j'avais décidé de faire carrière dans le travail social dès la fin du secondaire, ce n'était pas la seule profession qui m'intéressait. Après avoir exercé le travail social pendant cinq ans après l'obtention d'une maîtrise en travail social, j'ai présenté une demande d'admission en école de médecine, en espérant pouvoir aider les autres d'une manière différente. On pense généralement que les personnes que l'on juge avoir réussi n'ont jamais connu le rejet, or j'ai été refusée deux fois par une école de médecine et j'ai été licenciée deux fois par des organismes auprès desquels je m'étais fortement engagée. J'ai appris à essayer de voir la situation dans son ensemble. » 

L'un des plus grands défis auxquels elle a eu à faire face dans sa carrière a été le fait que son conjoint travaille dans un domaine exigeant des déplacements fréquents avec sa famille dans tout le Canada et à l'étranger, ce qui a signifié des interruptions d'emploi à de nombreuses reprises : « En rétrospective, cela a été l'occasion par excellence de pouvoir exercer le travail social dans de nombreuses différentes régions du Canada et du monde. Ces expériences m'ont appris à être ouverte aux nouveaux défis et aux nouvelles opportunités qui se présentent et à avoir la confiance qu'il faut pour accepter de nouvelles affectations. Cela a été pour moi un véritable défi de reprendre des études pour obtenir une MBA et de me retrouver avec une promotion d'étudiants plus jeunes et forts sur le plan technologique. Le fait d'avoir pris ce risque m'a aidé à me développer en tant que personne pour qui l'apprentissage et le développement comptent beaucoup, et cela m'a donné de nouvelles perspectives sur le travail social et le leadership. » 

La passion que porte Karen à la profession de travailleuse sociale se manifeste clairement dans son travail. Elle indique : « Ma passion pour le travail social est attisée par la réaction des patients et des clients qui sont capables de changer et de perfectionner leurs compétences et leur confiance, ce qui est nécessaire pour vivre une vie plus pleinement satisfaisante ou pour s'adapter aux situations difficiles. » Elle exprime également sa fierté des services qu'elle dirige à l'Hôpital d'Ottawa : « Je suis fière du calibre du personnel que nous employons. Je suis motivée par le travail exceptionnel qu'ils accomplissent chaque jour et je suis aux anges quand je les vois travailler harmonieusement, s'entraidant et essayant de fournir des soins exemplaires aux patients et à leurs familles. » 

À la question de savoir quels sont les attributs essentiels des leaders inspirants/professionnels, elle répond : « Je suis une ancienne élève de l'Université Wilfrid Laurier dont la mission est "Inspire Lives of Leadership and Purpose" (motiver à faire preuve de leadership et de détermination). Cela décrit bien l'éducation et la formation que j'ai reçues au cours de mes années d'études et qui m'ont permis d'obtenir un BA et une MSS dans cette université. Un leader est la personne qui a une "vue d'en haut", et qui peut expliquer ce qui se pointe à l'horizon tout en aidant ceux qui suivent à se préparer adéquatement.  Un récent article paru dansThe Economistindiquait que si le leadership a un "ingrédient secret", c'est probablement l'humilité. Les leaders ne peuvent réussir sans suiveurs, et un bon leader reconnaît que ce sont ceux qui font le travail qui sont en fait responsables du succès de l'initiative. Un leader dans le domaine du travail social aide les autres en sélectionnant, en embauchant et en perfectionnant du personnel hautement performant et en profitant de toute occasion pour faire connaître aux autres le pouvoir du travail social. » 

Karen Nelson est un leader inspirant dans la collectivité du travail social - elle est passionnée, toujours prête à relever de nouveaux défis, humble. Pendant la Semaine du travail social, qui a lieu du 4 au 10 mars 2013, et pendant toute l'année, prenez le temps de rendre hommage aux travailleuses et travailleurs sociaux qui apportent quelque chose de positif.