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Mary K. Armstrong


Récipiendaire : mars 2012 

Mary Armstrong a toujours été poussée à faire du monde un meilleur endroit pour tous. Mary a été la fondatrice et la directrice du Centre for Focusing à Toronto et elle exploite actuellement une pratique privée en psychothérapie. Elle est l'auteure du livre paru en 2010  et intitulé Confessions of a Trauma Therapist: A Memoir of Healing and Transformation. L'ATTSO lui rend hommage en tant que leader inspirante à l'occasion de la Semaine du travail social que l'on célèbre du 5 au 12 mars 2012 et qui a pour thème : « Les travailleurs sociaux aident les gens à se remettre sur la bonne voie »

Selon Mary, le travail social lui a donné les outils dont elle avait besoin pour apporter quelque chose de positif. Alors qu'elle arrive en fin de carrière de travailleuse sociale, elle donne les conseils suivants à celles et ceux qui entrent dans la profession : «  Recherchez ce qui vous apporte du bonheur, trouvez un domaine qui vous passionne. Une fois que vous aurez trouvé votre coin du monde, consacrez-vous y corps et âme. Apprenez tout ce qu'il faut savoir pour effectuer ce travail de manière efficace. C'est en vous absorbant totalement dans votre travail et votre vie que vous trouverez la joie. »  

Lorsqu'elle a obtenu son diplôme de l'École de travail social de l'Université de Toronto en 1980, Mary n'avait aucune idée que ce chemin la conduirait à faire une spécialisation en traumatisme de l'enfance. Elle se rappelle : « Au début de ma pratique en travail social, je me suis spécialisée en thérapie conjugale. Alors que l'École m'avait donné une bonne formation en travaillant avec des particuliers, des couples et des familles dans une pratique de counseling, je ne savais pas comment travailler avec l'inconscient. En tant qu'instructrice de yoga, je savais qu'il y avait d'autres moyens que je pourrais utiliser pour aider les clients à découvrir des vérités plus profondes. Je me suis tournée vers le Dr Eugene Gendlin et sa psychothérapie axée sur la focalisation, une psychothérapie axée sur le client dans laquelle la personne aidante écoute avec empathie et fournit aux clients une façon sécuritaire d'accéder à leur fonctionnement inconscient en apprenant à prêter attention aux réactions - senties physiquement - du corps à la vie. En tant que praticienne de yoga, je savais que rien ne change à moins que des changements se produisent au niveau du corps. La focalisation est une sorte de yoga intérieur et cela m'a donné les outils nécessaires pour aider les gens à faire l'expérience d'un niveau de conscience plus profond que celui auquel ils ont habituellement accès. »  Par la suite, Mary a ouvert le Centre for Focusing et formé des professionnels à l'art de la focalisation (le Centre a fermé ses portes en l'an 2000). 

Mary décrit dans ses mémoiresConfessions of a Trauma Therapistcomment elle s'est rendue compte au début de sa pratique qu'il lui manquait quelque chose avec un certain nombre de ses clients : « Je commençais à me rendre compte que le point essentiel dont je ne tenais pas compte était l'abus sexuel des enfants. Mon mari, Dr Harvey Armstrong, travaillait dans ce domaine que j'appréciais réellement. En tant que résident en psychiatrie au centre The Hincks, sous la supervision du Dr Angus Hood, il était un pionnier en ce sens qu'il croyait dans les jeunes qui divulguaient les abus sexuels dont ils avaient été victimes pendant l'enfance, et qu'il les traitait. Malgré les perceptions négatives de ses pairs qui remettaient en question ses motifs, Harvey croyait ces jeunes patients et étais persuadé que ce que lui disaient ses instincts était vrai. Je me suis mise à étudier tout ce que je pouvais au sujet de ce nouveau domaine choquant qui poussait mon mari à risquer sa réputation en faisant connaître ces crimes commis contre les enfants à un monde qui ne voulait pas en entendre parler. » 

C'est ainsi que Mary a consacré ses énergies au traumatisme de l'enfance. Elle a également sollicité/fait appel à des professionnels expérimentés dans ce domaine à une époque où peu de praticiens reconnaissaient l'abus et la négligence - et encore moins savaient comment traiter ces problèmes. Elle indique : « à cette époque, je n'avais aucune idée que ma propre dépression et mes peurs irraisonnées découlaient de l'inceste. Ce n'est que des années plus tard - vers la fin de la quarantaine - que j'ai compris la cause de mon stress. Après de nombreuses années passées à aider les autres à se remettre sur la bonne voie en traitant les dommages causés  par la violence physique, affective et sexuelle et par la négligence dont ils avaient souffert pendant l'enfance, je me suis rendue compte qu'il était important pour les autres que je raconte ma propre histoire. N'oubliez pas - je voulais faire du bien dans ce monde, avoir un impact positif - et la manière dont j'ai pu le faire c'est en publiant mon histoire. » 

La publication et le lancement deConfessions of a Trauma Therapist: A Memoir of Healing and Transformationont remporté un immense succès. Mary se rappelle : « J'ai su que j'avais fait ce qu'il fallait faire quand les survivants les uns après les autres - les larmes aux yeux - m'ont fait savoir que mes récits les ont aidés alors qu'ils étaient aux prises avec leurs propres difficultés au sujet de leur traumatisme de l'enfance. Mon livre continue à aider à la fois les victimes et les personnes soignantes à comprendre les ravages que fait cette trahison des adultes en position d'autorité par rapport à l'enfant. » 

À la question au sujet des attributs essentiels de leaders professionnels/inspirants, Mary répond : « Un leader doit avoir la capacité d'écouter réellement sans objectifs cachés et un désir de comprendre le client autant qu'une personne peut comprendre l'expérience de vie de quelqu'un d'autre ». Un autre élément clé du leadership est la vision consistant à déterminer quand les besoins des clients ne sont pas satisfaits et à trouver les réponses dans un terrain vierge. 

Mary K. Armstrong est un leader inspirant dans la collectivité du travail social - optimiste, courageuse, influente. Pendant la Semaine du travail social, du 5 au 11 mars 2012, et pendant toute l'année, prenez le temps de rendre hommage aux travailleuses et travailleurs sociaux qui apportent quelque chose de positif.