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Nasim Banu-Ahmed

Récipiendaire : mars 2013 

Alors qu'elle a maintenant quitté son emploi officiel et pris sa retraite, Nasim Banu-Ahmed continue de travailler inlassablement comme travailleuse sociale afin de donner de l'espoir à d'autres, à la fois dans son pays d'origine, le Bangladesh et dans son pays d'adoption qu'est le Canada. L'ATTSO met en vedette Nasim Banu-Ahmed, MSS, TSI, à titre de leader inspirant pendant la Semaine du travail social, que l'on célèbre du 4 au 10 mars 2013 et qui a pour thème « Redonner l'espoir : le pouvoir du travail social ».  

Étant née et ayant grandi dans le nord du Bangladesh, Nasim a connu la pauvreté, les difficultés politiques et religieuses, la guerre et l'oppression dans son pays d'origine. Malgré ces difficultés, elle a obtenu sa MSS au Bangladesh en 1971, étant la seule femme de sa promotion. Après avoir immigré au Canada en 1972, Nasim a travaillé pendant 30 ans auNiagara Peninsula Rehabilitation Centre(centre de réadaptation de la Péninsule du Niagara), et durant cette période elle a joué un rôle déterminant dans la mise au point de nouveaux services communautaires comme l'Association des amputés de Niagara, la Société d'arthrite, et l'Association de fibromialgie.  Elle a travaillé avec abnégation, à la fois sur le plan personnel et le plan professionnel, à promouvoir le soutien et l'entraide. Au cours de sa vie professionnelle, elle avait aidé 4 358 clients dans divers domaines de réadaptation physique, à la suite d'un AVC, d'une blessure ou d'une maladie débilitante. 

Après sa retraite, Nasim a joué un rôle clé en organisant des levées de fonds à Niagara pour offrir des services au Bangladesh, où elle passe une partie de l'année à participer à des projets de purification de l'eau, de développement communautaire, et de soutien aux "Tiger Widows", femmes mises à l'écart lorsque leur conjoint est tué par un tigre. Lorsqu'elle est au Canada, elle continue à servir les clients, en travaillant avec eux sous les auspices du Programme d'aphasie de Niagara, autre programme qu'elle a aidé à mettre sur pied. 

Nasim nous fait part de sa perspective sur l'incidence des déterminants sociaux de la santé au Bangladesh : « Je me souviens des femmes qui décédaient peu de temps après un accouchement, des gens qui mouraient du paludisme, du choléra et de la varicelle, des enfants qui succombaient très jeunes des suites de problèmes congénitaux et de maladie mentale. Plus récemment, les décès prématurés sont dus à des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux et au diabète. Il n'est pas très difficile de voir qu'un manque de sensibilisation, d'opportunités et de fonds, ainsi que des croyances, pratiques et préjudices sociaux ont contribué à d'innombrables problèmes de santé. »  Elle pense qu'il est possible d'améliorer la vie des gens qu'elle aide au Bangladesh de nombreuses manières : « Un véhicule permettrait à des enfants dans un village d'intouchables d'obtenir une éducation pratique pour qu'ils puissent trouver un emploi spécialisé et aider leur famille à faire face à l'adversité. Une habitation d'une pièce avec toit de chaume permettrait de loger une famille sans abri. Les enfants des villages pourraient utiliser des produits de base comme le savon, le dentifrice, des sandales, etc. » 

Pour Nasim, les valeurs du travail social essentielles à toute société comprennent la confiance, le respect et la tolérance, ainsi que la promotion de l'indépendance, la création de possibilités et la concentration sur les points forts des personnes pour accroître leur confiance en elles et leur aptitude à relever les défis. Au départ, elle pensait que ses antécédents culturels et sa faible maîtrise de l'anglais lui créeraient des difficultés en tant qu'immigrée. Cependant, elle indique : « Après avoir acquis de l'expérience, j'ai pris conscience du fait que si vous respectez vos antécédents, votre milieu et système social et vous en accommodez, vous pouvez généralement vous adapter et trouver les moyens d'apporter une contribution. J'ai eu beaucoup de chance de bénéficier de toutes les possibilités qui m'ont été offertes et du soutien de mes dirigeants et collègues qui m'ont permis de m'assimiler plus facilement. » 

Lorsque Nasim revient sur ses principales réalisations, elle souligne ceci : « Mon travail n'était pas seulement un travail - c'était le milieu tout entier. Une réaction positive d'un client, d'un collègue ou de tout autre membre de l'organisme, c'était une réalisation. Lorsque je rencontre un ancien client qui m'exprime sa gratitude même des années plus tard, je considère que c'est une réalisation. J'ai également eu l'occasion dans mon travail d'approfondir ma vie intérieure et de m'adonner à l'autoréflexion, et cela est aussi une réalisation. » 

Quel que soit le cadre dans lequel elle travaille, Nasim trouve que certains éléments se retrouvent toujours : « La chose surprenante que j'ai découverte c'est que les gens d'horizons les plus divers étaient tellement semblables dans leurs réactions, leurs sentiments, leurs besoins et leurs désirs. Si vous êtes sincère et honnête avec eux, vous pouvez sympathiser avec la plupart des gens. Cela ne prend pas tellement d'efforts de s'ouvrir aux autres. Un peu de reconnaissance suffit pour donner espoir et favoriser l'indépendance. » 

Le fait de voir l'impact qu'elle a eu sur les gens en les aidant à atteindre leurs objectifs, cela a aidé Nasim à rester passionnée par le travail social : « Les réactions des gens, que ce soit au Canada ou au Bangladesh, leur expression d'appréciation, les larmes de joie, les progrès visibles et invisibles qu'ils font, tout cela signifie beaucoup pour moi. Lorsque je vois ces réactions, il n'est pas difficile de continuer mon travail. En fait, ces réactions positives ont été mes plus grandes satisfactions, tout comme le sont les amis avec qui je collabore à ces projets humanitaires. » 

Quand on a demandé à Nassim de nous dire quels sont d'après elle les attributs essentiels des leaders inspirants, elle a répondu ceci : « Quelles que soient les connaissances que vous avez acquises par le biais de vos études et de votre expérience, vous devez apporter quelque chose qui vous est propre. Votre éducation, les enseignements tirés de votre famille et de votre milieu immédiat sont autant d'importantes sources pour votre succès à titre de leader. » 

Nasim Banu-Ahmed est un leader inspirant dans la collectivité du travail social - c'est travailleuse acharnée, altruiste, porteuse d'espoir. Pendant la Semaine du travail social, qui a lieu du 4 au 10 mars 2013, et pendant toute l'année, prenez le temps de rendre hommage aux travailleuses et travailleurs sociaux qui apportent quelque chose de positif.