Prix de leadership inspirant de l'ATTSO
mars 2019

Michael Bennett

 

Michael Bennett explique ce que veut dire pour lui être un travailleur social : « Les êtres humains sont complexes et dynamiques, et les travailleuses et travailleurs sociaux sont préparés répondre à la complexité de chaque personne. En tant que travailleurs sociaux, notre fonction consiste à appuyer les gens quand ils vivent des périodes extrêmement difficiles et éprouvantes. Je considère que le travail social est un processus politique, et non seulement un emploi ordinaire de 9 h à 17 h; j'attribue à mes mentors du domaine le mérite de m'avoir enseigné l'importance de se montrer critique et de contrer l'oppression. » Michael Bennet, MSS, TSI, est le coordonnateur des services psychosociaux à l'Hospice de Windsor et du comté d’Essex, un étudiant au doctorat à l'Université de Windsor et un leader dans l'enseignement des soins palliatifs. L'ATTSO le reconnaît comme un leader inspirant pendant la Semaine du travail social, célébrée du 4 au 10 mars 2019, sous le thème : « Qu'il s'agisse de problèmes quotidiens ou de besoins complexes, les travailleurs sociaux s'en occupent. »

Michael Bennett a été invité à prendre la parole à l'occasion de conférences et d'ateliers à l'échelle régionale, provinciale et internationale. Ses recherches sur le travail social dans les soins palliatifs ont été publiées dans le Critical Social Work Journal, le Journal of Social Work in End-of-Life and Palliative Care, et dans Traumatology: An International Journal. Dans son rôle de coordonnateur de stages, Mike transmet ses connaissances du domaine aux étudiants de premier cycle et de cycle supérieur à l'Université de Windsor, et il agit fréquemment à titre de conférencier invité et de chargé de cours à temps partiel à l'École de travail social. En outre, il agit comme expert-conseil auprès de l'Association des travailleuses et travailleurs sociaux de l'Ontario et l'Association des infirmières et infirmiers autorisés de l'Ontario, notamment comme représentant de l'ATTSO dans un groupe d'experts sur les lignes directrices en matière de pratiques exemplaires liées aux soins en fin de vie.

Mike décrit qu'il a développé une perspective unique au travail en soins palliatifs en mettant l'accent sur la vie et le fait d'être vivant afin d'apporter du soutien au processus de la mort : « En 2015, j'ai eu une illumination qui a vraiment changé le déroulement complet de ma carrière. Je devais prendre la parole à un congrès de l'Association canadienne des soins palliatifs sur l'utilisation de la TCD dans les soins palliatifs et, le jour précédant mon discours, j'ai fait partie d'un groupe d'intérêts spéciaux à l'intention des travailleurs sociaux en soins palliatifs. Pendant la rencontre, j'ai entendu des fournisseurs de soins palliatifs exprimer le sentiment que « c'est difficile de gagner sa vie à regarder les gens mourir ». Cette déclaration a vraiment suscité une passion chez moi qui a modifié ma façon de penser sur la pratique. Je suis retourné à ma chambre d'hôtel et j'ai décidé de parler d'un sujet complètement différent dans mon discours : « Living Moments and Legacy: Clinical Social Work in Palliative Care ». Ce discours a complètement changé ma vie et a ouvert toutes les portes au cours de ma carrière depuis. J'ai cessé de travailler avec des personnes mourantes et j'ai commencé à travailler seulement avec des personnes vivantes. Je considère qu'il existe une différence marquante à aborder chaque journée dans l'optique de « mourir d'une » maladie comparativement à celle de « vivre avec » une maladie; il s'agit donc pour moi, comme travailleur social, de me placer dans cette perspective, et pour l'utilisateur des services qui vit avec une maladie terminale de faire de même. Certains écarteront l'idée, disant qu'il s'agit de sémantique, mais c'est une question de perspective, et ce changement de perspective m'aide à encourager les gens à continuer à vivre le mieux qu'ils peuvent malgré leur maladie et me permet de demeurer dans un bon état émotif en tant que travailleur en soins palliatifs. »

Heureusement, Mike reconnaît qu'il n'a pas eu à vaincre de nombreux défis ou obstacles dans sa courte carrière. On a parfois douté de lui, on lui a dit non, et il n'a pas toujours obtenu du soutien afin d'entreprendre ce qu'il voulait. Il explique que ces obstacles étant surtout de nature systémique, ils ont été assez faciles à contourner grâce à l'utilisation stratégique de jours de vacances. Au sujet de sa carrière de travailleur social jusqu'à maintenant, Mike fait remarquer : « Parce que je m'intéresse à la dignité et à la recherche de la signification, j'ai toujours pris le temps de me renseigner sur le cheminement de chaque personne, sur ce qui donne un sens à sa vie et où elle puise sa motivation. Je ne considère pas qu'il s'agit d'un point particulier aux soins palliatifs – je crois que c'est un point dont tous les travailleurs sociaux devraient tenir compte, peu importe dans quel milieu ils travaillent. Chaque personne mérite qu'on reconnaisse son cheminement et qu'on le comprenne. »

Mike dit que le conseil initial d'un mentor a façonné sa carrière. Dr Jamie Henderson lui a conseillé de dire oui à tout et de tirer avantage de chaque idée et occasion : « J'ai suivi le conseil de Jamie chaque jour. J'ai accepté des invitations à prendre la parole devant des comités ou des conseils ou à me joindre à eux, à m'impliquer dans des activités communautaires et à donner suite à des idées au hasard qui, selon moi, en valaient la peine (généralement à mes propres frais et dans mes temps libres). Le temps et l'argent que j'y ai consacrés m'ont permis de progresser énormément en tant que travailleur social et comme personne. » 

C'est quand il accepte des invitations à devenir bénévole que le dévouement de Mike est le plus manifeste. À titre de directeur de la campagne de Shinerama à l'Université de Windsor en 2007, il a joué un rôle intégral à recueillir plus de 30 000 $ destinés à la recherche sur la fibrose kystique et sur des programmes de traitement. En 2018, il a été nommé au conseil d'administration d'Action Cancer Ontario. De 2007 à 2015, Mike a siégé au conseil d'administration du Distress Centre of Windsor-Essex, où il continue d'être bénévole aux services en gestion de crise, comme adjoint à la formation et membre du comité de collecte de fonds du centre. Mike participe à un comité de planification qui introduit les « cafés mortels » dans le comté de Windsor-Essex. Il a également fondé ONEDAY, une œuvre de bienfaisance à Windsor qui exauce les dernières volontés des adultes de 18 ans et plus dans la dernière année de leur vie. Mike a reçu des prix prestigieux pour son leadership inspirant. En 2016, il a reçu le prix du Mérite humanitaire d'Action Cancer Ontario reconnaissant sa pratique clinique exemplaire en soins palliatifs et, en 2018, il a reçu le prix Top 40 Under 40 de Leadership Windsor-Essex.

Quand il réfléchit à l'avenir, Mike espère qu'une approche de santé publique aux soins palliatifs verra le jour : « Vu que la mort est la certitude que nous partageons tous, j'aimerais que la mort et le fait de mourir soient normalisés. Une telle approche encouragerait les gens à y réfléchir à l'avance et à discuter de leurs préférences sur la mort avec leurs proches. Si nous pouvons enseigner aux gens que les ceintures de sécurité sauvent des vies et que le tabagisme est mauvais, nous pouvons aussi normaliser la mort. »

Michael Bennet est un leader inspirant dans le monde du travail social – avant-gardiste, concentré, dévoué. Pendant la Semaine du travail social du 4 au 9 mars, et tout au long de l'année, prenez le temps de reconnaître les travailleuses et travailleurs sociaux qui influencent le cours des choses.